Et oui ! L’employeur n’est pas le seul maître du jeu et le salarié aussi peut rompre son contrat de travail. Pour ce faire, il dispose de plusieurs possibilités.
Lorsque le salarié souhaite mettre un terme à son contrat en raison des manquements de son employeur, deux options s’offrent à lui : la prise d’acte ou la résiliation judiciaire. Dans les deux cas, il faudra que les faits reprochés à l’employeur soient suffisamment graves pour empêcher la poursuite du contrat de travail.
S’ils le sont, le salarié pourra bénéficier des indemnités de licenciement ainsi que des allocations chômage.
En revanche, si le juge considère que les manquements invoqués ne sont pas suffisamment graves pour rompre le contrat de travail aux torts de l’employeur, le salarié qui a sollicité la résiliation judiciaire pourra poursuivre l’exécution de son contrat tandis que celui qui a pris acte de la rupture de son contrat de travail se trouvera privé d’emploi, des indemnités de licenciement et des allocations chômage.
Le salarié qui souhaite rompre son contrat de travail aux torts de son employeur devra donc agir avec prudence et s’assurer que les manquements qu’il invoque sont suffisamment graves pour justifier une telle rupture.
Pour des exemples de manquements jugés suffisamment graves : ici.
Lorsque l’employeur est, au contraire, irréprochable, mais que le salarié souhaite quand même, pour une raison ou une autre dont il n’a pas à s’expliquer, rompre son contrat de travail, il peut démissionner. Le salarié se trouvera alors libérer de son poste de travail à l’issue de son préavis, mais ne bénéficiera pas, sous réserve de certaines exceptions, des allocations chômage.
Le salarié pourra également abandonner son poste de travail et quitter l’entreprise sans préavis ni explication.
Mais attention, le contrat de travail du salarié qui abandonne son poste ne sera rompu qu’au jour où son employeur procédera à son licenciement. Et, tant que l’employeur, qui n’est tenu à aucun délai, n’aura pas licencié le salarié, son contrat de travail persistera et il ne pourra pas obtenir d’indemnités de licenciement ni d’allocations chômage.
L’abandon de poste peut donc s’avérer un jeu dangereux pour le salarié !
La rupture conventionnelle est également un mode de rupture du contrat de travail, mais le salarié n’en a pas la totale maîtrise dès lors qu’elle nécessite l’accord de l’employeur, tant sur son principe que sur ses modalités, qui devront faire l’objet d’une libre négociation entre salarié et employeur.
En définitive, si le salarié dispose de plusieurs options pour rompre son contrat de travail, il doit agir avec prudence afin que ses choix ne se retournent pas contre lui.